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Ligue 1 : Quercia : " C'était trop court, mais j'ai réalisé mon rêve... "

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photo julien quercia, sur la plage de port-maria, à larmor-plage. © photo : sylvain beauval / ouest-france 1

Julien Quercia, sur la plage de Port-Maria, à Larmor-Plage. © Photo : Sylvain Beauval / Ouest-France

À 28 ans, Julien Quercia, attaquant du FC Lorient, a été contraint d’arrêter sa carrière, victime d’une fracture au pied dont il ne s’est jamais remis.

Julien, comment allez-vous ?

J’essaie d’aller bien, mais c’est une période très difficile à vivre. De devoir arrêter comme ça, d’être contraint de dire stop sur une blessure, c’est dur. Mais bon, je relativise, j’essaie de m’occuper autrement, de penser à autre chose. Je veux surtout voir le côté positif. Même si c’était trop court, j’ai quand même pu vivre de mon rêve. Le réaliser, surtout. Peu de personnes ont cette chance-là.

C’est important de relativiser ?

Oui. J’ai connu les centres de rééducation (dont celui de Kerpape). On y voit des enfants gravement brûlés, des grands accidentés, des polytraumatisés. Toi, tu es là avec un problème à la cheville. Ça te remet vite les pieds sur terre.

Quels sentiments vous habitent en prenant conscience que vous ne jouerez plus ?

Il y a de la tristesse bien sûr. Après, il y a beaucoup de frustration car je sais que j’aurais pu faire mieux, surtout à Lorient. C’est ici que j’aurais pu faire les meilleurs matchs de ma carrière. C’est un club qui me correspondait, ma famille se sentait bien dans le Morbihan. Il y avait tout pour être au top. Et au final, cela se transforme en flop.

Justement, votre parcours à Lorient…

C’est là où j’ai été le plus efficace (rires), avec 11 matchs et 4 buts en Ligue 1, et 11 matchs et 7 buts en CFA… C’est pour ça que je suis frustré de devoir arrêter ici, à Lorient ! En quatre ans, j’ai été absent toute la première année (fracture de la cheville), j’ai été disponible presque une année, et ensuite j’ai eu cette fracture au pied qui m’a fait rater ces deux dernières années… À l’été 2013, pourtant, je retrouvais un bon niveau. J’avais marqué en préparation. Je croyais enchaîner. Physiquement, j’étais de mieux en mieux. Je sentais que ça revenait…

Quand avez-vous réellement décidé d’arrêter ?

En fait, j’ai été contraint d’arrêter ! Il y a un moment, quand vous n’arrivez pas à reprendre l’entraînement, le médecin de la Sécurité sociale vous informe que c’est trop long, et il finit par vous déclarer inapte.

Mais au fond de vous, et au vu de vos douleurs au pied, c’était inéluctable…

Sans doute, oui. Les médecins m’ont dit que je pourrais avoir une activité sportive en loisir, mais plus en tant que pro. Je leur fais confiance.

On évoque ces douleurs…

Les pires, je les ai vécues la saison dernière. J’ai subi deux opérations sur la même blessure (fracture du cinquième métatarse à l’été 2013). Et j’avais toujours mal au quotidien, pendant un an. Chaque fois que je posais mon pied par terre, je souffrais. À la fin, ça vous rend fou…

Les médecins de Lorient vous ont-ils donné une explication ?

Ils pensent que c’est lié à ma morphologie. J’ai des jambes arquées, des pieds rentrants et donc une attaque de pied sur l’extérieur. Après ma fracture, cela s’est fragilisé. Et comme je mets plus de poids à cet endroit-là, quand j’ai repris intensément, la douleur s’est accentuée.

Vos galères ont finalement débuté à l’été 2011, à Dijon…

C’est le commencement (le Dijonnais Meïté lui a fracturé la malléole dès la 3e journée). Après cette fracture de la cheville qui m’a éloigné un an des terrains, j’ai repris, et pendant un an, j’ai compensé sur mon pied droit. Mes os n’étaient plus habitués à avoir la contrainte de courir tous les jours, et voilà… Fracture du cinquième métatarse ! Je faisais du foot depuis l’âge de cinq ans, et jamais je n’avais eu de problème à un pied, ni de blessures sérieuses.

Vous en voulez à Meïté ?

Je suis obligé de lui en vouloir. C’est le tournant. S’il n’avait pas fait ce tacle bête, ma carrière aurait eu une tout autre tournure. Mais c’est la vie…

Et psychologiquement, pendant tout ce temps ?

L’an dernier, j’ai été suivi. Cela m’a aidé, mais ça ne fait pas de miracle… Je l’avoue aussi, heureusement qu’il y avait ce cadre de vie exceptionnel. C’est notamment cela qui ne m’a pas fait tomber en dépression. Sans ce cadre, sans mes enfants et ma femme, j’aurais été mal.

Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

Je veux voir ce que j’ai fait, plutôt que ce que j’aurais pu faire. Et je reste fier de mon parcours. Je me souviens de mon premier but en L1, de ma victoire en Coupe de France avec Sochaux en 2007… De la Ligue des champions, avec Auxerre en 2010-2011. J’ai joué à Milan, à Madrid, à Amsterdam. J’ai tout connu, des moments de joie immense et de vrais moments de galère avec des blessures. C’est pour cela que le plus important, ça peut paraître banal de le dire, c’est vraiment la santé. Même si tu ne joues pas, tant que tu peux être maître de ta situation, c’est suffisant. Souvent, les joueurs ne s’en rendent pas compte…

Aujourd’hui, quels sont vos projets ?

Je joue au golf, beaucoup d’ailleurs (rires)… Cela m’occupe, ça me permet de penser moins au foot. Après, question reconversion, je ne sais pas trop encore… Je vais rentrer en Lorraine et je verrai. Je vais retrouver mes amis d’enfance, la famille… J’ai la chance d’avoir le chômage pendant deux ans, mais je suis ouvert à tout. J’ai rencontré le responsable du service reconversion de l’UNFP, j’ai également dû m’inscrire à Pole Emploi. Ça m’a fait bizarre, moi qui suis salarié depuis l’âge de 14 ans. On m’a demandé de faire un CV, je n’en avais jamais fait… Quelque part, je bascule dans la vraie vie.

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans l'édition papier de Ouest-France Morbihan ou dans son édition numérique

 
Propos recueillis par Gaspard BREMOND.   Ouest-France  

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