Les Hawkeye parés pour le Charles de Gaulle

Sur les trois flottilles attachées à la base aéronavale de Lann-Bihoué, la 4F est la plus petite et peut-être la moins connue. Celle qui intrigue le plus, à cause des trois avions qui la composent.

Ce sont des Hawkeye, made in USA. Dotés d'une antenne radar ronde comme une soucoupe au-dessus de la carlingue, ils sont bien reconnaissables quand ils survolent le ciel du pays de Lorient. La marine nationale les a achetés, à partir de 2000. Date à laquelle, la 4F s'est reconstituée. Elle a fêté ses 10 ans en juillet dernier. Ses missions essentielles sont liées au porte-avions Charles de Gaulle. D'ici la fin du mois, la 4F le rejoindra à Toulon, pour un appareillage le 30 septembre. Direction l'Océan Indien. Les forces françaises y seront déployées, cet automne, pour soutenir les opérations en Afghanistan.

Des noms de guerre

« Nous commençons à préparer le matériel. Tout part par camions vers Toulon », confirme Kravitz, le nom de guerre du commandant en second. En effet, quand les hommes de la flottille s'apprêtent à partir sur le terrain opérationnel, il n'est plus question de dévoiler les identités. Au total, la 4F est constituée de cinq techniciens, dix-sept officiers volants (dont six pilotes,) deux officiers mécaniciens. Le tout complété par une équipe d'administratifs.

Dans chaque Hawkeye, il y a cinq hommes : deux pilotes et trois tacticiens. Le rôle de ces derniers est déterminant. Assis à l'arrière, ils restent les yeux rivés sur leurs ordinateurs qui transmettent toutes les données enregistrées par la puissante antenne. Avions ennemis ou alliés, menaces terrestres ou marines, les hawkeye détectent tout et ont la capacité de transmettre aux forces françaises et alliées.

Minimum quatre mois

La France est la seule nation avec les États-Unis à disposer d'appareils aussi intelligents. Ils ne sont pas armés. Leur unique vocation est de veiller et de renseigner. Entre deux vols, ils appontent sur le Charles-de-Gaulle.

Le 30 septembre, la flotille embarquera pour une durée minimum de quatre mois. Intégrer la 4F est un choix « qu'on ne regrette pas. On en connaît les contraintes, mais nous travaillons sur des matériels très stratégiques et pour des missions passionnantes », expliquent les pilotes et les tacticiens. Ils ont presque tous une petite trentaine d'années. Et entre deux missions sur le porte-avions, c'est entraînement permanent. Exercices d'appontage sur la base aéronavale ou de longues heures passées dans les simulateurs (tactique et pilote) installés au coeur de la base aéronavale de Lann-Bihoué, pour réussir à décoller et à se poser de jour comme de nuit sur le Charles de Gaulle.

Chaque année, la meilleure flottille de l'aéronavale reçoit le trophée de la crosse d'or. La 4F l'a remportée plusieurs fois.

Samedi, à l'occasion de la journée portes ouvertes organisée pour célébrer le centenaire de l'aéronavale, les visiteurs pourront voir un des trois Hawkeye de près.